Nous parlons parfois de l’aspect éthique des méthodes d’entrainement du dressage moderne, que nous sommes nombreux à désapprouver, mais nous devrions nous intéresser aussi à l’aspect athlétique.
Ces méthodes font une utilisation abusive des contractions musculaires isométriques.
Le principe de la contraction isométrique est que les muscles se contractent sur eux-mêmes, les points d’insertion sont fixes et les segments osseux ne bougent pas.
L'exercice de la chaise est un exemple de contraction isométrique. On prend une position et on la tient un certain temps. Les muscles travaillent sans qu'il y ait de mouvements.
Les avantages de cette façon de faire sont de permettre de travailler isolément un muscle ou un groupe de muscles, dans des exercices faciles à exécuter, et de développer la force par une activation maximale des muscles jusqu’à la fatigue.
C’est le principe même du body building.
Les inconvénients de cette méthode sont qu’on ne travaille que la force, et non la souplesse et la coordination locomotrice, que le développement musculaire ainsi obtenu est moins durable s’il n’est pas entretenu, et surtout qu’on diminue la vitesse de contraction, c’est-à-dire la réactivité.
On peut donc dire qu’il y a la même différence, entre un cheval de dressage moderne et, par exemple, un cheval de complet, qu’entre un culturiste et un athlète.
Le premier développe des masses musculaires conséquentes mais impropres au geste sportif.
C’est ce qui me permet de dire que si, par malheur, la dérive des épreuves de dressage de haut niveau se propageait aux épreuves de dressage du complet, par la préférence donnée par les juges aux allures artificielles, le risque d’accident en cross serait augmenté.
Si pour faire des points en dressage vous diminuez la souplesse, la coordination locomotrice et la réactivité, je vous déconseille fortement de partir sur des obstacles fixes !
Par Luc Pirick